La légende de Sainte-Barbe
Autour de l’an 235 de notre ère, à Nicomédie, en Asie mineure (actuelle Turquie), Dioscore, grand dignitaire de l’empire romain, avait une fille du nom de Barbara. Ce riche païen, qui aimait excessivement sa fille, était un homme autoritaire et jaloux. Pour protéger son bien le plus cher, Dioscore imagina d’installer sa fille dans une tour à deux fenêtres pour la préserver lors de ses absences.
Mais au cours de l’un des longs voyages de son père, Barbara, recluse dans sa tour dans le calme et la solitude, trouva la sérénité et s’imprégna de l’esprit de Dieu. Déçue par la valeur des croyances païennes, elle apprit l’existence d’un homme d’une science éminente, Origène. Barbara réussit à lui faire parvenir un message. Origène, plein d’admiration, lui répondit par l’intermédiaire d’un de ses disciples.
Ce dernier rencontra secrètement Barbara et l’apaisa dans ses inquiétudes et lui fit entrevoir la lumière de Dieu. Elle reçut le baptême et décida de se consacrer au Christ. Sa conversion fut matérialisée par la troisième fenêtre qu’elle fit percer dans sa tour en l’honneur de la Trinité.
A son retour, Dioscore interrogea sa fille sur la raison de cette troisième fenêtre. Lorsqu’elle lui avoua sa conversion, son père usa en vain de son influence pour la ramener aux idées d’autrefois et lui donner un époux en lui imposant un mariage de raison. Barbara refusa et finalement s’enfuit dans la montagne où, pour lui donner asile, un rocher s’entrouvrit devant elle. Dénoncée par des bergers, elle fut découverte et ramenée dans sa haute tour. Le lendemain, Dioscore conduisit sa fille chez Marcien, chargé de faire respecter les ordonnances impériales.
Devant le refus de Barbara d’abjurer la religion chrétienne, Marcien la condamna aux plus atroces tortures. Elle fut finalement amenée sur une colline où son père la décapita de son propre glaive. Barbara meurt en martyre. Aussitôt, Dioscore fut frappé par le châtiment céleste : le tonnerre gronda et la foudre tomba du ciel et le réduisit en cendres.
La sainte patronne
Sainte-Barbe est bien connue de nos jours en tant que protectrice des mineurs et des sapeurs-pompiers. Ils lui rendent hommage chaque année le 4 décembre, jour de la Sainte-Barbe. Il s’agit de corps de métiers ayant à voir avec le feu et les explosions. Le père de Barbe a en effet été foudroyé par la colère divine. D’autres professions se sont mises sous sa protection de Barbe : armuriers, artificiers, artilleurs, canonniers, carillonneurs, carriers, ingénieurs des mines, métallurgistes, ramoneurs, verriers. Sainte Barbe est aussi la patronne de l’Ecole Polytechnique.
Elle est également la protectrice des architectes, charpentiers, couvreurs, maçons, plâtriers…., métiers du bois et du bâtiment. Barbe avait en effet fait ouvrir une fenêtre supplémentaire dans sa tour. Le fort patronage que lui vouaient les mineurs de fond s’est progressivement transmis aux ouvriers et ingénieurs des travaux souterrains (tunnels, cavernes, etc.). De nos jours, une sainte Barbe trône toujours à l’entrée des tunnels en construction pour protéger les ouvriers-mineurs des accidents de chantier.
Par rapprochement avec son nom, brossiers, chapeliers, tanneurs et tapissiers se sont mis sous la protection de Barbe.
Sainte-Barbe a enfin recueilli les faveurs des archers et des arbalétriers.